De la soumission à l'autorité ou comment un tyran parvient à se faire obéir ...
AUTORITE : Droit ou pouvoir de commander, de se faire obéir.
SOUMISSION : Disposition à obéir
Voilà 2 définitions simples du dictionnaire pour introduire un sujet qui, à mon sens, ouvre le débat sur une question bien plus large, qui est celle de la soumission à l’autorité et de la capacité d’obéissance (voire de désobéissance) en entreprise, ou dans toute forme d'organisation (famille, association, cercle amical ...)
Afin d'illustrer mes propos, je vous propose de faire appel à vos connaissances cinématographiques, et plus précisément la scène de torture mise en scène dans le film I comme Icare avec Yve Montant, qui, selon moi, est la démonstration parfaite de l'expérience sur l'obéissance mise en lumière par Stanley Milgram.
L’expérience repose à la base sur une théorie selon laquelle l’individu apprend lorsqu’il sait que chaque erreur de sa part lui provoquera une punition. L’objectif est alors de mesurer à quel degré chiffré la punition peut avoir une influence sur la mémoire.
En apparence c’est donc l’élève qui est testé, en réalité, la mémoire ne représente aucun intérêt dans cette expérience. Ce qui est étudié c’est la capacité d’obéissance de celui qui joue le rôle de moniteur et qui inflige les punitions. C’est sa soumission à l’autorité qui est en jeu, jusqu’où va-t-il obéir à un ordre aussi inutile que révoltant ?
La personne testée va se retrouver confrontée à la soumission et à l’autorité ainsi qu’à la mission qui lui a été confiée (de tester la mémoire du complice) et sa répugnance à faire souffrir sa "victime", qui ne lui a strictement rien fait.
Le sujet va alors être dans un conflit interne et il devra rompre avec l’autorité pour désobéir (la question étant à quel moment ? Au premier choc électrique ? Ou bien plus tard ?).
Ce qui se joue inconsciemment est que s’il s’arrête il reconnaitra alors qu’il a eu tort, alors que si il continue, il justifie tout ce qu’il a fait avant.
Prenez 3 minutes pour visionner cet extrait et vous prendrez la mesure de ce que vous venez de lire.
Je trouve cette scène à la fois fascinante et terrifiante, mais surtout très révélatrice de la nature humaine en situation de stress, soumise à une autorité.
Cela nous invite à faire le parallèle avec le Management et à se demander jusqu’à quel point nous sommes tous capables de nous soumettre à l’autorité de notre « supérieur hiérarchique ».
Si celui-ci à un pouvoir et une légitimité qui lui sont conférées par son statut, il est du devoir de chacun de savoir le remettre en question en temps utiles (si des vies humaines sont en jeu par exemple). Un manager digne de ce nom devrait avoir l’humilité de savoir se remettre en question et d’accepter les propositions et commentaires de ses équipes, même s’il reste le seul maître à bord pour donner la direction et la décision finale.
Il n’est pas nécessaire d’être une personnalité pathologique pour adopter des comportements inacceptables. Un ensemble de facteurs peuvent faciliter ou déclencher le passage à l'acte, comme la structure même de l'organisation avec à la tête une autorité reconnue comme légitime (dans notre exemple, il s'agirait du chercheur qui incite le participant à administrer des chocs à la personne "testée")
Ces expériences illustrent bien l’extrême complexité des relations qui peuvent exister dans les différentes structures organisationnelles, entre les individus qui y incarnent le leadership et les effets potentiellement dangereux et destructeurs qu’ils peuvent exercer les uns sur les autres.
Un leader toxique agit-il volontairement, en pleine conscience des interdits qu'il transgresse, du viol de la loi ou des règles qu’il réalise ? Peut-être considère-t-il que la loi ou la règle générale ne s’applique pas à lui ou à la situation qu’il doit traiter ?
Le fait est que le véritable LEADER ne donne pas le sens, il fait juste en sorte que cela circule, avec de la justice et du don.
Le pervers (ou manager toxique) vous mettra face à des choix impossible.
Il existe 3 sortes de pathologies chez les leaders : PARANO – MEGALO - NARCISSIQUE
Il faut savoir reconnaître chez ses collaborateurs, mais également chez ses soi les signes de DECROCHAGE (par rapport au stress).
Les perversions sont très fréquentes dans le champ entrepreneurial : se montrer pervers c'est prendre l’autre comme l’objet de son désir, il n’y a plus d’éthique (le pervers dit ce qui est bon ou mauvais pour l’autre).
En entreprise on voit donc beaucoup de perversion narcissique, des mégalos, les paranoïaques qui voient tout le monde comme des ennemis et qui usent et abusent dangereusement de l'autorité qu'ils peuvent exercer sur leurs collaborateurs. Ces jeux psychologiques peuvent avoir des conséquences pour les Hommes et les Organisations où ils prennent place.
"En moyenne 63% des sujets obéissent" nous informe le chercheur à la fin de la séance ...et vous, qu'auriez-vous fait à la place du moniteur ?
Merci d'avoir pris le temps de lire cet article.
En espérant que vous y aurez trouvé des informations ou des pistes de réflexion qui viendront nourrir votre Développement Personnel & Professionnel.
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Coachement vôtre.